Ça me fait un mal de chien ! Saleté de chasseur de prime !
Enfin bref, rebonjour cher journal, aujourd'hui est un grand jour car après une escarmouche sur la plage nous avons accueillit un nouveau membre d'équipage, un joli minois Elonien bien bronzée.
Je ne suis plus la seule femme à bord, c'est à la fois réconfortant et créateur de tensions, les hommes étant assez rustres par moments, on verra comment elle gère leurs bourrades.
Apparemment elle va rester un peu avec nous, mais je ne compte pas la retenir à bord.
En même temps elle ne semble pas avoir le choix, sa tête est mise à prix dans toute l'Arche du Lion et c'est bien sa veine que je sois passé par là avec mes larrons.

Je l'ai rencontrée elle se battait sur une hauteur de l'Arche avant de partir en courant pour échapper à la sanction habituelle, elle s'était battue contre six hommes et tous furent mis au tapis par cette furie basanée.
Je l'ai suivie dans sa course et j'ai finit par la rattraper pour lui proposer de venir sur le bateau avec moi, son adresse au combat nous sera utile et ça lui permettait de rester en vie et loin de toute traque pendant un temps. Après une réflexion et une hésitation d'assez courte durée elle accepta quand je prouvais mon allégeance en la camouflant grâce à un sort d'invisibilité bien utile.
Nous voulions rejoindre mon cher navire mais au vu du nombre de gardes et des gens qui nous suivaient nous décidâmes de nous faufiler jusqu'à des grottes pour y attendre l'obscurité de la nuit pour pouvoir embarquer en profitant des ombres. Trois chasseurs de prime nous suivirent jusqu'à la grotte que nous avions trouvée sur la partie Ouest de la plage du port. Ils ne nous dérangèrent pas dans la grotte en elle-même mais paraissaient attendre à notre sortie devant l'antre et ce fus pour nous deux un instant de repos où Jihna me confia qu'elle avait tué aujourd'hui pour la première fois.
La pauvre femme subissait le contrecoup à la fois de la descente d'adrénaline et à la fois celui de la lucidité. Son excitation retombait, elle tremblait de partout et sembla pleurer quelques larmes en repensant à ce qu'elle venait de faire et le dégout pris le dessus un moment l'abattant en repensant aux morts qu'elle avait perpétrés.
Je repensais pour ma part à la première personne que j'ai tué : mon ancien agresseur et capitaine duquel je pris la place il y a de ça maintenant quelques semaines, presque un mois en fait.
L'instant émotion s'arrêta bien vite lorsque de la fumée nous fit sortir de la caverne, bien obligées.
On s'est retrouvées devant les trois chasseurs de primes et un combat à la lueur du crépuscule s'en suivit où je me fit méchamment défigurée. Une grosse estafilade sur la partie gauche de mon visage, je ne ressemble plus à grand chose et ça me fait un mal de chien, le seul point fort c'est que ça renforce mon autorité sur l'équipage. Un capitaine balafré a plus de charisme, paradoxalement je perds un peu de l'attrait que portaient les hommes à mon corps de femme et je gagne de l'autorité de par ma résistance au combat et le fait que je survive.
De plus, mon masque me sera plus utile que prévu et ne sera pas qu'une ornementation.

Bon, je te laisse cher bouquin je vais essayer de dormir pour oublier cette douleur lancinante.

88e jour du Scion, 1348 ApE

Dans les marais, il est partit dans les marais du sud le fourbe. Cette ordure d'asura n'a même pas la dignité d'affronter ses responsabilités.

Je voulais régler son compte à cet asura prétentieux et fou et l'arrivée récente de Jihan dans l'équipage m'offrait une force de frappe supplémentaire non négligeable. J'ai donc décidé de partir à la recherche de ce satané asura par une belle matinée d'automne. Apparemment l'information s'est sue et Sunn a fuit vers le sud.
Sur place, au fond de l'estuaire du Revahnion, nous avons tout de même rencontré une résistance : 5 hommes, des mercenaires engagés pour nous retarder apparemment. Nous les avons matés et même si le début du combat n'était pas en notre faveur la tendance se retourna bien vite contre nos ennemis suite à une manœuvre audacieuse de Jihna qui gêna l'homme qui m'immobilisait. Après m'être libérée je pris le dessus sur l'un des deux derniers survivants et le fit littéralement pisser dans son pantalon de peur. Je le voyais un peu plus coriace tout de même. Il finit par cracher le morceau : son patron s'était enfuit au sud et c'est ce que confirma une lettre trouvée dans un des tiroirs de la cabine du capitaine où logeait mon ancien tortionnaire.
On ne pouvait rien tirer de plus de cette épave vidée et Jihna et moi sortîmes pour retrouver nos hommes gardant les 2 prisonniers à côté de la barque qui nous ramènerait sur le navire.

Une fois sur le navire, Jihna me posa pas mal de questions sur mon passé et nous discutâmes pendant pas mal de temps. Finalement elle est assez curieuse avec un peu de temps.

Bref, prochain point d'arrêt : marais de Tonnetroll, non loin des Ruines d'Aleem.

Me voilà pirate. Je ne sais que penser, tout est allé si vite. Je vois le corps de ce chasseur de primes choir mollement en bas de la rue. Encore à ce moment, j'étais quelqu'un d'autre, nageant entre deux univers, suspendue dans le temps. Les cris effrayés des badauds m'ont ramené à la réalité, je venais de tuer plusieurs personnes en pleine rue. La justice tyrienne ne chercherait pas à comprendre. La fuite s'imposait d'elle-même. Parmi tous les témoins présents, un seul tenta de me rattraper, mais pas pour m'arrêter.  Nili fut la seule personne assez folle pour me féliciter de mon geste. Pire, elle m'a aidé à fuir, risquant ainsi d'être recherchée elle aussi. Il est vrai que c'est un capitaine pirate, donc j'imagine que ça ne doit pas faire trop de différence pour elle. Quoiqu'il en soit, après notre cavale à travers le Quartier Ouest et la plage, d'autres chasseurs de primes ont tenté de m'arrêter. Et Nili a récolté une vilaine balafre en prenant mon parti. Je ne peux m'empêcher de me sentir redevable pour cela.  Après un plongeon d'une bonne dizaine de mètres, on parvint finalement à rejoindre son bateau, baptisé "Le Joyau de Grenth". Il est assez gros pour accueillir une vingtaine de personnes, mais assez petit pour se faire discret et son tirant d'eau est assez faible pour se faufiler dans les eaux peu profondes. De nombreuses questions me harcèlent et m'empêchent de trouver le sommeil, être pirate n'est pas sans conséquences, ni sans risques. Mais l'appel de l'aventure et l'absence de foyer fixe me font miroiter une vie plus enrichissante que celle faite de porcelaine.

- Partie 1 du cycle "Vengeance contre Sunn le Grand" (scénario précédent)
* Cycle "Tout l'Orr du monde" (3 à 4 scénarios)
- Partie 2 du cycle "Vengeance contre Sunn le Grand" (pas encore réalisée)

« J.
Très bonne nouvelle. On a eu un convoi de trois navires pendant la dernière tempête. Y’a pas eu beaucoup de survivants suite au naufrage, mais peut-être assez pour intéresser Sunn, si jamais il cherche de nouveaux esclaves.
Mais j’ai plus intéressant. L’un d’eux a tenté de négocier sa liberté en nous parlant d’un butin important. Tu as sûrement déjà entendu parler du « Malivern », ce navire chargé d’or orrien qui a disparu y’a bien 100 ans. Y’a pas mal de gars qui cherchent encore l’épave. Sauf que le type qui a survécu est un chercheur du Prieuré, et qu’il faisait des recherches et tout ça. Il a trouvé d’anciens registres de marine, et aussi le journal d’un des gars à bord et qui aurait survécu au naufrage.
Forcément, on a essayé de l’faire parler un peu plus, mais il dit que ses papelards ont été perdus pendant le naufrage, et qu’il avait tout noté dessus. On a bien cherché dans les épaves et sur la plage, mais on a rien retrouvé. Il dit aussi qu’il a un ami dans un village de la côte qui travaillait aussi dessus.
Note que si je te devais pas la vie, je t’aurais pas prévenu.
Contacte-moi vite pour qu’on mène notre expédition. Et n’en parle pas à Sunn !
E. »